Samedi 18 janvier 2025
Auditorium de la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret
« Les papillons de jour en Creuse : histoire et situation actuelle » par Frédéric Dissard
Au cours de cette présentation, Frédéric Dissard a expliqué comment se définit un papillon de jour ; il a évoqué l’importance d’un entomologiste creusois du XXe siècle, Charles Alluaud, et l’évolution des connaissances depuis sa disparition ; il a présenté les résultats du travail de la Société Entomologique du Limousin (SEL) sur la connaissance des papillons de jour en Creuse ; il a précisé ce qu’est un Plan National d’Actions en ciblant celui en cours actuellement concernant les papillons de jour ; il a fait un focus sur quelques espèces de papillons, notamment sur celles qui sont menacées, en analysant pourquoi elles le sont, en relation avec l’évolution des paysages.
Frédéric Dissard est chargé d’études depuis avril 2023 à la Société Entomologique du Limousin (SEL), en charge de l’application du Plan National d’Actions en faveur des papillons de jour sur l’ex-région Limousin, et diverses autres missions liées à des inventaires sur la faune entomologique (Lépidoptères, Orthoptères).
« Le triptyque de la vie de Saint Eloi dans la chapelle de la Visitation à Crocq » par Alain Pauly
La chapelle de la Visitation de Crocq abrite une œuvre picturale remarquable datant du XVIe siècle, un triptyque réalisé sur bois, figurant la vie de Saint Eloi. Saint Eloi naquit à Chaptelat, près de Limoges, en toute fin du VIe siècle. Brillant orfèvre, il fut enrôlé par le Roi Clotaire II qui le nomma proche conseiller puis « ministre des finances » du Royaume des Francs. Son rôle auprès de Dagobert, a marqué le VIIe siècle de son empreinte. Il a ensuite été évêque de Noyon dans le Nord de la France. Le Limousin, en particulier Solignac, porte de nombreuses marques de sa présence. Depuis le Moyen-Âge, Saint Eloi est le Saint Patron des métiers de la ferronnerie, du travail du cuir. Depuis fort longtemps ces métiers sont très présents sur Crocq et ses environs. Aussi, Crocq a-t-elle une dévotion toute particulière à Saint Eloi et le porte en procession dans le cadre des Ostensions septennales. Le triptyque de la chapelle de la Visitation retrace les faits les plus importants de sa vie.
Âgé de 57 ans, creusois d’adoption depuis l’âge de 5 ans, Alain Pauly habite à Saint-Sulpice-les-Champs. Professeur en Sciences à l’Université Clermont Auvergne (UCA), il est responsable de la Licence Sciences Pour l’Ingénieur (SPI) de l’UCA.
« Étude sur la bourgeoisie aubussonnaise, notamment de la tapisserie, ayant payé la construction du lycée (collège à l'époque) en 1835 » par Romain Bonnot
En 1835, la décision de la construction d’un collège d’enseignement public est prise à Aubusson. Ce sont les notables aubussonnais, 134 précisément, notamment issus de la bourgeoisie de la tapisserie, qui financent ce projet de leurs propres deniers, projet que le roi Louis-Philippe finit par accepter. Grâce au croisement de différentes sources d’archives, il devient alors possible d’esquisser un portrait de ceux qui se substituèrent à la ville pour créer cet établissement scolaire portant aujourd’hui le nom du médecin creusois Eugène Jamot.
Romain Bonnot est professeur d’histoire-géographie au lycée d’Aubusson et actuellement président de la Société des Amis de la Cité internationale de la tapisserie et de son musée. Né à Aubusson en 1977, il s’intéresse naturellement à l’histoire de cette ville et au savoir-faire de la tapisserie. Ces recherches personnelles l’amènent à rédiger différentes contributions sur ces thèmes, notamment concernant le XIXe siècle à Aubusson, ou sur le départ puis le retour des tapissiers de la guerre de 14-18.
Samedi 15 mars 2025
Auditorium de la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret
« D’Aubusson à Erlangen, exil, intégration et assimilation des de Chazaux, une famille de tapissiers huguenots en Franconie, 1686-1779 » par Xavier Devaux
À la suite de la révocation de l’Édit de Nantes en octobre 1685, plus de deux cents Aubussonnais protestants choisirent de quitter leur ville et de s’expatrier plutôt que d’abjurer. Parmi eux, Jean de Chazaux, son épouse Françoise et leurs quatre enfants s’installèrent en 1686 à Schwabach, près de Nuremberg, puis à Erlangen. Dans cette ville, Jean fonda une manufacture qui fonctionna jusqu’en 1779. Cette présentation s’est attachée à retracer le parcours d’intégration et d’assimilation des de Chazaux, ainsi que leur tentative d’implantation de la tapisserie de basse lisse en Franconie.
Architecte paysagiste de formation, Xavier Devaux a effectué ses études puis débuté sa carrière professionnelle à Berlin, avant de s'installer dans la Creuse depuis 2008. Il est resté attaché à la langue et la culture allemandes, et a obtenu un master d’études germaniques à l’université Toulouse-Jean Jaurès en 2024. Son mémoire de fin d’études était consacré à la famille de Chazaux.
« Le prieuré et la chapelle médiévale de Saint-Paul à Tercillat » par Georges Magnier
Le hameau de Saint-Paul, situé sur la route reliant le bourg de Tercillat, chef-lieu de la commune, à celui de La Cellette, abrite une imposante chapelle, dernier vestige du modeste prieuré bénédictin de Saint-Paul dépendant de l’abbaye de Déols en Berry puis des seigneurs de Tercillat. Sa restauration, initiée depuis 2013, a été l’occasion d’approfondir la connaissance de son histoire presque millénaire et de son architecture.
Georges Magnier, né en 1986, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’Institut national du patrimoine, est conservateur en chef du patrimoine et directeur des musées de la Ville de Reims. D’une famille originaire du nord de la Creuse, il s’est impliqué dans plusieurs associations patrimoniales et s’intéresse particulièrement à l’histoire médiévale du Berry et du nord de la Marche.
« Quels risques pour les abeilles et pour la biodiversité ? » par Daniel Quendolo
Suite aux diverses activités humaines, les abeilles comme de nombreuses autres espèces sont en voie de disparition. Pour tenter de freiner cette évolution néfaste, il est important d'en connaître les causes. Les multiples espèces d'abeilles et les dangers qui les menacent ont été abordés au cours de cette communication, pour que chacun se questionne sur les remèdes à apporter.
Daniel Quendolo est apiculteur amateur de longue date. Ancien président du GDS Apicole de la Creuse, ancien vice-président de la FNOSAD, il est membre de la commission nationale d'études sur Varroa et de celle d'études sur les pesticides. Daniel Quendolo est également l'auteur de Les abeilles biologie et comportement, et du roman Emile et les abeilles.
Samedi 17 mai 2025
Auditorium de la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret
« Le château de La Faye, sur la commune de Saint-Dizier-la-Tour » par Yves de Bujadoux
Cette présentation du château de La Faye, monument historique depuis 1995, explique notamment la raison de sa situation géographique, présente la description de son architecture intérieure et extérieure, et décrit les vestiges gallo-romains trouvés sur le lieu.
Yves de Bujadoux, issu d’une très ancienne famille marchoise depuis au moins le XVe siècle de père et de mère, est le propriétaire du château de La Faye. Né à Bellegarde-en-Marche, il est compositeur de musique de films pour le cinéma, la télévision, ainsi que de musique symphonique.
« Guéret, le quartier de la Rodde » par Daniel Athanase
En 1923, René et Albert Frémonteil traçaient l’avenue de la Rodde, la rue Georges Clémenceau et la rue Jeanne d’Arc. Ils morcelaient le domaine et le château de la Rodde en 70 lots de terrains à bâtir, qui seront vendus entre 1923 et 1925. Retour sur la grandeur, la dispersion et la reconstitution du domaine depuis l’an II du calendrier républicain, jusqu’en 1968.
Daniel Athanase est né à Guéret en 1955. Il vit à Châteauroux, fait ses études de mathématiques à Tours, puis part s’installer dans l’Hérault où il enseignera jusqu’en 2017. Cette même année, il achète une maison avenue de la Rodde à Guéret. Il s’intéresse à l’histoire de cette maison et découvre l’histoire d’un quartier.
« Bilan de 20 années d'interventions en faveur du Triton crêté à la réserve naturelle nationale de l'Étang des Landes (Lussat, 23) » par Sébastien Bur
Le Triton crêté est l'une des espèces d'amphibiens les plus rares et menacées de l'ex-région Limousin. À l'époque du classement de l'Etang des Landes en réserve naturelle nationale, sa présence n'est plus attestée que dans quelques mares qui bordent le site, sur la commune de Lussat (23). Considérée comme étant une espèce d'intérêt majeur par le Conseil Départemental de la Creuse, gestionnaire de la réserve, elle bénéficiera très rapidement de mesures de gestion spécifiques. Grâce à une étude réalisée de 2021 à 2023, le bilan de 20 années d'intervention en sa faveur est proposé.
Titulaire d’un DESS en génie écologique, Sébastien Bur a pu mettre à profit ses compétences naturalistes dans le monde associatif, d’abord au Conservatoire des Sites Naturels de Picardie, puis au Conservatoire d’Espaces Naturels du Limousin. Il a rejoint le Conseil Départemental de la Creuse en 2012 en tant que conservateur de la réserve nationale de l’étang des Landes, convaincu que la préservation de la biodiversité est un levier puissant de développement territorial. Aujourd’hui fortement préoccupé par le défi climatique, il se tourne également vers les questions d’analyses et de traitement des données : dans les deux cas, la réserve de l’étang des Landes constitue toujours pour lui un formidable terrain d’expérimentation.
Samedi 19 juillet 2025
Auditorium de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson.
Hommage à Maurice Dayras, ancien président de la Société des Sciences.
Présentation de l'exposition dédiée à Aubusson et ses environs au travers des Mémoires de la SSNAHC par Guy Avizou
Présentation de la Cité internationale de la tapisserie par Emmanuel Gérard
« Rendez-vous manqués au Chapitre : à propos de deux projets de musée de la tapisserie à Aubusson » par Alice Bernadac
Le 21 mars 1885 se réunit la première commission administrative de la Société du musée d’Aubusson. Présidée par Léopold Gravier, Sous-préfet d’Aubusson, elle acte la création d’un musée provisoire qui prendra l’année suivant sa forme définitive à travers la construction d’un bâtiment au sein même des ruines du Chapitre. Pensé comme un complément indispensable de la nouvelle École nationale d’art décoratif, le musée reçoit d’abord le soutien de l’État avant de péricliter au tournant du siècle. Dispersées, le destin de la majeure partie de ses collections constitue encore aujourd’hui une source d’interrogation. Les pièces tissées ne sont cependant pas passées très loin de rejoindre un nouvel établissement, un musée imaginaire, conçu pour intégrer à son tour la colline du Chapitre mais qui ne verra, faute de subsides, jamais le jour.
Alice Bernadac est conservatrice depuis octobre 2020 de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson où elle assure la direction des projets scientifiques et de la gestion des collections. Anthropologue de formation, elle est diplômée de l’École du Louvre et de l’École Pratique des Hautes Études.
« Maurice Dayras, un ardent défenseur de la tapisserie d'Aubusson » par Romain Bonnot
L’année 2024 a été marquée par le 50e anniversaire de la mort de Maurice Dayras, érudit aubussonnais, à qui la ville doit beaucoup concernant la connaissance de son histoire. Tout au long de sa vie, cet avocat renommé s’est passionné pour l’histoire et les arts, publiant de très nombreux articles et ouvrages. En collaboration avec certains érudits locaux, 2 tomes d’une Nouvelle Histoire d’Aubusson furent ainsi publiés dans l’attente d’un troisième, œuvre qui fait encore référence aujourd’hui. Par sa position privilégiée, il fut également l’un des grands témoins des évolutions connues par l’art de la tapisserie au XXe siècle, côtoyant notamment les grands artistes de la renaissance de ce savoir-faire. Que ce soit par ses écrits ou par son action en faveur du développement du tourisme, il a ainsi ardemment défendu Aubusson et sa tapisserie pendant toute sa vie. Contributeur très régulier des mémoires de la Société des Sciences, il en devint le président en 1960, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1974.
Romain Bonnot est professeur d’histoire-géographie au lycée d’Aubusson et actuellement président de la Société des Amis de la Cité internationale de la tapisserie et de son musée. Né à Aubusson en 1977, il s’intéresse naturellement à l’histoire de cette ville et au savoir-faire de la tapisserie. Ces recherches personnelles l’amènent à rédiger différentes contributions sur ces thèmes, notamment concernant le XIXe siècle à Aubusson, ou sur le départ puis le retour des tapissiers de la guerre de 14-18.
« Frédéric Danton » par Frédéric Gravier
Figure Aubussonnaise du début du XXe siècle, véritable touche à tout, Frédéric Danton se présente comme agriculteur et industriel de la tapisserie. Il s’essaie à la politique et au journalisme en créant deux journaux : « La Creuse » et le « Républicain Creusois ». Très investi dans la vie locale, il est l’un des importants industriels de la tapisserie Aubussonnaise de cette époque, d’abord seul puis en association. Il est Membre du Comice agricole de l’arrondissement d’Aubusson et a créé la Société d’Horticulture, il est également membre du Conseil des Prud’hommes d’Aubusson et Vice-président de la Chambre de Commerce de la Creuse. Féru de nouvelles technologies il dépose des brevets d’aviation et participe à l’épopée de l’aéronautique naissante avec François Denhaut.
Frédéric Gravier est cadre de direction dans un établissement bancaire et chargé de cours dans l'enseignement supérieur. Originaire de la Creuse, il est engagé dans plusieurs associations historiques et culturelles du département et est notamment administrateur des Creusois de Paris-Amis de la Creuse, du musée Air Mémorial Creusois et secrétaire de l'Arboretum du Lys. Il a publié plusieurs ouvrages et articles sur l'histoire du département et termine un ouvrage sur les travaux aéronautiques de François Denhaut.
Samedi 13 septembre 2025
Auditorium de la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret
« Éléments nouveaux concernant les aurières antiques du Bois des Creusots et de Maison Rouge (communes de Ceyroux et de St Dizier Leyrenne) » par Michel Grandprat
Exploitées par les gaulois puis tombées dans l’oubli, les aurières antiques du Bois des Creusots et de Maison Rouge ont été redécouvertes par Ernest Mallard en 1859. Malgré d’importants travaux miniers d’exploration au début du XXe siècle et la synthèse détaillée qu’en a donné André Laporte dans sa thèse d’archéologie minière en 1965, les relations entre ces deux gites aurifères proches l’un de l’autre restaient mal connues. Récemment, une reconnaissance détaillée des sites par l’auteur a mis en évidence de nombreuses petites fosses secondaires dont l’agencement spatial permet de proposer un schéma structural cohérent reliant les deux exploitations antiques et les replaçant dans le cadre régional des minéralisations aurifères de la région de Bénévent l’Abbaye.
Creusois d’origine, Michel Grandprat est un ancien cadre de l’industrie minière et pétrolière. Géologue de formation, il a exercé pendant près de vingt ans dans l’exploration minière, en particulier dans les domaines de l’uranium et de l’or. Il s’est ensuite orienté vers les métiers de l’Environnement au sein d’une grande société pétrolière française. Retiré à Aulon depuis 2012, il continue à s’intéresser à la géologie et mène des recherches à petite échelle sur des sujets locaux.
« Actes de reconnaissance de tenanciers pour leur tenure dans la paroisse de Lussat (dans la première moitié du XVIe siècle) » par Paul Busuttil
En Combraille s’applique l’adage « nulle terre sans seigneur ». Héritée du Moyen Age, l’organisation seigneuriale, essentielle dans la vie économique et sociale d’Ancien régime a subsisté jusqu’à la Révolution. C’est à partir de documents issus d’archives familiales que nous décrirons l’organisation économique de la société paysanne, du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Les actes de reconnaissance fondent, en effet, les droits du seigneur et les devoirs des tenanciers. On peut considérer que cet exemple d’une seigneurie de la paroisse de Lussat est une illustration de l’organisation de la société rurale en Combraille tout au long de l’Ancien Régime.
Paul Busuttil, creusois d'adoption, professeur d'histoire-géographie au Lycée de Guéret (1981-1991), ancien président de la Jeune Chambre Économique de la Creuse et de l'Association Jeune Entreprise de la Creuse dans les années 1980, a soutenu sa thèse de doctorat de l'Université de Clermont en 1990 "À la recherche du développement : la Creuse" (Publiée par la SSNAHC), maître de conférences à l'IUFM d'Auvergne de 1991 à 2010, dont il a été directeur de 2005 à 2010, puis directeur de l'Institution Saint-Alyre à Clermont-Ferrand de 2010 à 2016.
« Paul Poujaud, Creusois au cœur de la musique française de la Belle Époque, une évocation » (1880 à 1914) par Bernard Cassaigne
Paul Poujaud est né à Guéret et il y est enterré, mais, avocat, il a surtout vécu à Paris au Faubourg St Germain. Très musicien, il a conseillé la plupart des compositeurs français de 1880 à 1914 ; tous appréciaient sa culture. Ses conseils étaient toujours amicaux et jamais autoritaires. Il n’a rien publié.
Il a écrit beaucoup de lettres à Paul Dukas. Paul Poujaud aimait l’art mais il n’était pas égoïste et savait donner en respectant la liberté de chacun.
Bernard Cassaigne, après avoir été diplômé de l'ENS de Saint-Cloud en 1961, obtint une agrégation d’anglais en 1967. Il enseigne ensuite à la Faculté des Lettres de Tunis, puis en khâgne au Lycée Descartes à Tours. Il gère aujourd'hui trois blogs, Autour de Charles Bordes, Accents et En tourbillonnant. Les travaux sur Paul Poujaud font partie du blog de musicologie Autour de Charles Bordes.