Samedi 20 janvier 2024

Guéret, grande salle de l'hôtel de ville, 15h

 

« Suzanne Leloir (1885-1923), peintre de la Creuse », par Christophe Moreigne

Suzanne Leloir, descendante de la célèbre famille d’artistes Leloir-Colin, est creusoise par sa mère, Delphine Bourdier, née à Guéret et qui épousa Maurice Leloir. Les principaux sujets d’inspiration de Suzanne ont été la Creuse et notamment les environs de Guéret qu’elle retrouvait chaque été lors de ses séjours chez ses grands-parents, rue du Colonel Roudaire. « Retour du marché », « Une vieille femme », les « Laveuses à Maindigour » témoignent du talent de la jeune artiste. Sa sensibilité et sa grande technicité restent injustement méconnues. Ses œuvres creusoises, exposées à Paris au "Salon des artistes français" jusqu’en 1914, furent pourtant diffusées sous forme de cartes postales dans le monde entier.

Christophe Moreigne, né à Aubusson en 1965, a été qualifié d’« historien des angles morts ». Chaque année depuis 20 ans, les Mémoires de la SSNAHC témoignent de ses travaux de recherche qui vont de la Révolution française aux réfugiés espagnols dans la Creuse (1936-1940), aux nomades assignés à résidence dans la Creuse (1940-1946), à la question des prisonniers de guerre français et allemands de la Seconde Guerre mondiale auxquels il a consacré des expositions d’art (l’art en captivité, 1940-1948).

« Itinéraire combattant d’un jeune Creusois (1893-1918) », par Thierry Rémuzon

Émile GLOMOT est né dans une famille de propriétaires cultivateurs installée, depuis de nombreuses générations, à Péchadoire, commune de Jouillat. Fils unique, il était assurément destiné à reprendre l’exploitation familiale. Le destin en a décidé autrement puisqu’il a été amené à rejoindre le 109e régiment d’infanterie pour y accomplir ses obligations militaires en 1913 et qu’il a été mobilisé au sein de cette unité pendant toute la « grande guerre ». Sorti du rang jusqu’à atteindre le grade d’officier, il est mort pour la France, en mai 1918, lors de l’offensive allemande.
La recherche est partie, comme c’est souvent le cas, de la redécouverte fortuite d’une correspondance de guerre partiellement conservée. La reconstitution de son parcours a été une sorte de jeu de piste à partir de sources d’archives variées au nombre desquelles figurent en bonne place les journaux de marche et d’opérations de son régiment. De l’Alsace à l’Artois, des Vosges à la Champagne, le jeune mobilisé s’est déplacé au gré des affectations de son régiment et l’on arrive à établir un itinéraire précis, les périodes où il était en permission ou encore celle où il a été hospitalisé.
Cette « histoire ordinaire » se termine avec l’attribution de la Légion d’honneur à titre posthume… et une interrogation sur le devenir de son corps : est-il toujours au cimetière militaire de Château-Thierry ou a-t-il été rapatrié à Jouillat ?

Après des études d’histoire à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand et la réussite du concours d’entrée à l’institut régional d’administration de Lyon, Thierry Remuzon s'est orienté vers une carrière administrative. Les hasards de la vie ont fait qu’elle s’est intégralement déroulée, depuis 1987, à la préfecture de la Creuse. Il a ainsi occupé, au sein de cette administration, la plupart des postes d’encadrement ce qui lui a valu un parcours diversifié et intéressant grâce à la variété des sujets dont il a eu à connaître et des réglementations - souvent changeantes – que les services de l’État doivent appliquer.

« Un maquis F.T.P.F. en Creuse (juin-août 1943) », par Yves Guiet et Raoul Vaugelade

Durant l’Occupation, en 1943, les actions armées de la Résistance s’amplifient en Creuse. À la mi-juin, un maquis s’établit à Montautre, près de Fursac, à l’initiative du mouvement des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). De nombreux réfractaires au S.T.O. vont le rejoindre ainsi que des Républicains espagnols assignés en Creuse. Le 19 août, le camp de Montautre est brutalement investit par les forces de Vichy. Trois maquisards faits prisonniers périront en déportation.
En s’appuyant sur des témoignages et des archives, les auteurs ont recherché les raisons particulières qui ont présidé à la création de ce camp ainsi que la forme que prendra son organisation. Les actions armées des maquisards, contre les livraisons à l’occupant, contre la voie ferrée Paris-Toulouse et contre les collaborateurs, vont faire des cantons de La Souterraine et de Bénévent des zones particulièrement hostiles à Vichy et étroitement surveillées par ses services de répression. Montautre est un des premiers maquis creusois, mais les Allemands contrairement à celui du Bois du Thouraud, n’y sont pas intervenus, ce qui a oblitéré sa reconnaissance mémorielle.

Yves Guiet est professeur d’histoire-géographie au lycée Raymond Loewy de La Souterraine, en retraite.
Raoul Vaugelade est président du comité départemental de l’A.N.A.C.R.

 

Samedi 16 mars 2024

Salle des fêtes de Châtelus-Malvaleix, 15h


« Un exemple d'action sociale de la Légion française des combattants et des volontaires de la révolution nationale : l'accueil d'enfants dans le département de la Creuse durant la seconde guerre mondiale », par Alexandre et Nathan, élèves de la classe de 3e « Défense » du collège Marouzeau de Guéret.
 

« Le site archéologique La Maisonnière, Gioux », par Jean-François Durieux
L'établissement rural gallo-romain de La Maisonnière, fouillé et réhabilité entre 1986 et 2000 par l'association du quartier, est un site visitable d'environ 1 hectare, dont 2 000 m2 dans une enceinte murée. Il a été mis en valeur et un parcours guidé créé, avec panneaux explicatifs.

Infographiste retraité, Jean-François Durieux a été archéologue amateur pendant 15 ans à l'association du quartier Sous les Fougères de Felletin, puis professionnel de 2012 à 2019 à l'AFAN, association nationale à l'origine de l'INRAP.

 

Samedi 18 mai 2024

Guéret, maison des associations de Braconne, 15h

 

« Le chantier de Bridiers », par Florian Baret

Cette communication se propose de revenir sur le résultat des quatre campagnes de fouilles menées depuis 2020 sur un quartier de l'agglomération antique mis en évidence en 2019 par géoradar. Après une rapide présentation de l'historique des recherches sur le site, le conférencier reviendra plus en détail sur les principales découvertes mais aussi sur le projet d'urbanisme mis en évidence dans cet espace périphérique de la ville antique d'abord dédié à l'extraction de matériaux avant d'être bâti.

Florian Baret est Maître de conférences en archéologie de la Gaule romaine et archéomatique, à l'Université de Tours, UMR 7324 CITERES-LAT. Il est responsable de la fouille programmée de Bridiers et du PCR HaGAL- Habitat Groupé Antique de la cité des Lémovices.

 

« Fragments de l’histoire du cinéma en Creuse » par Daniel Domec

De la projection du 23 mai 1897 à nos jours, notre département a su développer et maintenir un maillage dense de lieux de projections en s’adaptant aux contraintes techniques et économiques. Le conférencier abordera cette histoire au fil de 5 chapitres :

  • I : Le rôle des itinérants du « cinéma premier », la sédentarisation des lieux de projection et l’apparition des salles fixes
  • II : La révolution du parlant et l’évolution de la couleur
  • III: Regard sur la période de l’occupation
  • IV : Les salles creusoises de l’après-guerre à la fin des années 70, le développement de la télévision
  • Conclusion : regard sur la période « contemporaine », permanence du cinéma.

Daniel Domec découvre le cinéma à l’orée des années 60 grâce aux tournées régulières de l’Amicale Laïque de Banize. Il fréquente par la suite le ciné-club du Lycée puis, au début des années 80, s’engage dans l’animation d’un ciné-club. De 1990 à 2007, il développe dans les classes rurales des projets d’Éducation à l’image et est chargé de la mise en place du dispositif École et Cinéma en Creuse qu'il accompagne jusqu’à sa retraite. Il publie en 2013 un ouvrage sur le cinéma dans notre département, au sein de la collection Patrimoine de la Creuse. Il fait également partie, depuis 2009, de l’équipe de la Cinémathèque du Limousin, où le collectage de films anciens élargit son champ de recherche. Numérisés, et mis en ligne, ces films enrichissent la mémoire collective.

 

« La science et le sensible, deux éclairages pour saisir le paysage », par Alain Freytet

Pour aborder un paysage et concevoir un projet qui en tienne compte, les deux dimensions du sensible et de l’approche scientifique sont liées et nécessaires. La première est un préalable indispensable. Un paysage se perçoit, s’apprécie et se vit. Les sites et les lieux sont des espaces de ressourcement, d’inspiration et de mobilisation. Cette perception sensible souvent oubliée lors des études et des projets d’aménagement demande de l’attention, du temps et un mode de retranscription spécifique comme l’expression poétique et le croquis. Après ce temps de reconnaissance sensible, l’analyse scientifique permet d’aller plus loin dans la compréhension de l’espace et de la nature. Les sciences naturalistes éclairent les logiques et les dynamiques du relief et du vivant. Les sciences sociales, l’histoire et l’archéologie apportent des données précieuses sans lesquelles un projet soucieux des lieux et de leur mémoire ne pourrait se concevoir. Sur ces bases les intentions du projet peuvent se débattre lors d’échanges et de partage avec les élus et la population pour laisser place à l’aménagement. Lors de la conférence, l’exemple de l’aménagement de l’Espace Pêche et nature à Pontarion en Creuse et celui du Cap Fréhel seront notamment pris come exemple.

Alain Freytet, paysagiste concepteur, conseil auprès du Conservatoire du littoral et du réseau Grands Sites de France et enseignant à l’École Nationale Supérieure du Paysage assure des missions d’étude et de maîtrise d’œuvre pour de nombreux projets dans l’espace rural et les grands espaces naturels protégés notamment sur le littoral. Ses projets de paysage sont toujours attachés aux valeurs d’attention à l’esprit des lieux, de bienveillance, de beauté, de sobriété et de maintien de la biodiversité. Il est lauréat, cette année, avec le Conservatoire du littoral, du grand prix national du paysage décerné par le ministère de la transition écologique pour son projet de restauration et de valorisation du Cap Fréhel en Bretagne.

 

Samedi 15 juin 2024 - Hommage à Marc Bloch

Le Bourg-d'Hem, salle du foyer rural (mairie), 14h

Manifestation labellisée « 80e anniversaire de la Libération »
  • 14h : Accueil par Robert Deschamps, maire du Bourg-d’Hem et Guy Avizou, président de la SSNAHC
  • 14h15 : Ouverture par le professeur Antoine Triller, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences
  • 14h30 : « Marc Bloch historien », par Lucien Bély, professeur à la faculté des lettres de Sorbonne Université, membre de l’Académie des sciences morales et politiques
  • 15h : « Marc Bloch et sa représentation du fonctionnaire public dans L’ Étrange défaite », par Christian Vigouroux, ancien président de la SSNAHC, conseiller d’État honoraire
  • 15h30 : « Marc Bloch et la Creuse », par Guy Avizou, président de la SSNAHC
  • 16h : « Marc Bloch résistant », par Aurélien Grau et Jeevan Millard, élèves de Terminale G5 du lycée Pierre Bourdan de Guéret, encadrés par leur professeur Jean-Luc Léger
  • 16h30 : « La mémoire de Marc Bloch », par Matis Bloch, arrière-petit-fils de Marc Bloch
  • 17h : « L’hommage à Marc Bloch dans les revues historiques en France et en Allemagne après la Libération », par Marie-Bénédicte Vincent, professeur à l’Université de Franche-Comté
  • 17h30 : Conclusion par Guy Avizou
  • 18h : Dépôt d’une gerbe sur la tombe de Marc Bloch au cimetière du Bourg d’Hem
  • 18h45 : Visite de la maison des Fougères
  • 19h30 : Apéritif offert par la municipalité à la salle du foyer rural du Bourg d’Hem