Séances de 2018
Séance du 20 janvier 2018
Salle de la mairie de Guéret
Charlotte Guinois, conservatrice du musée d’art et d’archéologie de Guéret, présente le projet de restructuration du musée. Installé dans l’hôtel de la Sénatorerie depuis les premières années du XXe siècle, le musée n’a pas connu de travaux structurels majeurs depuis un siècle. Par manque de place, la richesse des collections qui s’accroissent d’année en année (dons, legs, achat d’œuvres) ne peut être mise en valeur. Les réserves sont très insuffisantes et ne répondent pas aux exigences d’un musée moderne. Surtout, le musée n’est plus aux normes et ne peut accueillir les personnes à mobilité réduite. Un projet architectural est en cours de réalisation qui va transformer durablement le musée de Guéret par l’ajout d’une extension. Cette extension regroupera plusieurs espaces de réserves aux normes des musées, une salle pédagogique adaptée, un espace bibliothèque et documentation. Largement subventionné, ce projet va nécessiter la fermeture pour au moins un an du musée au public. Le président évoque quelques souvenirs liés à sa fréquentation du musée, depuis sa première visite en 1965 lorsque chaque salle du musée n’était éclairée que par une ampoule, puis au début des années 1980 lorsqu’une étudiante du muséum faisait l’inventaire des fossiles de Lavaveix-les-Mines et des collections néolithiques. Il s’agissait de Marylène Patou, qui fut ensuite lauréate du prix de la Fondation de la vocation, alla étudier les Sans du Kalahari et est devenue depuis une des sommités du conseil scientifique du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Ce même été, une très jeune stagiaire était au musée et est devenue une grande actrice : Juliette Binoche. Il encourage les sociétaires à visiter le musée actuel avant qu’il n’entre vraiment dans le XXIe siècle. Il félicite Charlotte Guinois pour l’excellence du travail effectué par l’équipe qu’elle dirige et les bonnes relations établies avec notre Société.
Florian Baret (CeTHiS - Université de Tours & CHEC - Université Clermont Auvergne) présente la villa des Montceaux à Ladapeyre (Creuse). Après les découvertes réalisées en 2012 (temple octogonal) et en 2014 (pavillons alignés), la communication propose de revenir sur celles réalisées lors de la dernière campagne de prospection géoradar menée sur le site en 2016. Celui-ci, d’abord interprété comme une agglomération « secondaire », avait été revu comme une villa à pavillons multiples alignés. La campagne de 2016 confirme largement cette nouvelle interprétation au regard des anomalies observées. C’est donc l’image complétée du site qui est présentée et détaillée lors de cette communication.
Karim Guerbaa clôt cette séance en présentant les araignées de la Creuse. Les araignées sont un groupe peu étudié des naturalistes et faisant l’objet de croyances et de rumeurs souvent fausses. Il existe plus de 1 700 espèces connues en France, dont la plupart ne dépassent guère 5 millimètres de corps. Dans le département de la Creuse, environ 430 espèces sont actuellement recensées, grâce aux travaux menés par les membres de l’Association française d’arachnologie (AsFrA) depuis la fin des années 1990.
Assemblée générale
et séance du 17 mars
Salle de la mairie de Guéret
Noëlle Benett et Noëlle Bertrand évoquent les sculptrices Thérèse et Anna Quinquaud. Le lendemain de Noël 1841 une bonne fée se pencha sur le berceau du fils unique d’un paysan de Lafat : Charles Quinquaud... Il devint professeur de médecine à Paris, épousa Thérèse, douée pour la sculpture. Parmi leurs quatre enfants l’aîné Alfred devint lui aussi professeur de médecine et une fille Anna hérita du don de sa mère. La maison de Lafat resta le point d’ancrage de la famille, l’atelier d’été des deux artistes. Elle est aujourd’hui encore habitée par Noëlle Bennett.
Jacques Roger présente les pratiques funéraires à Saint-Hilaire, commune de Moutier-Rozeille. Avec plus de 400 tombes inventoriées sur le site de l’ancienne église de Saint-Hilaire, ce site présente un bel exemple de pratiques funéraires depuis la période gallo-romaine jusqu’au XIXe siècle en Limousin. Il est ainsi possible d’observer des variations dans les pratiques au cours du temps, passant de la crémation à l’inhumation, d’un simple creusement dans la terre à des aménagements plus complexes pour déposer le défunt dans son dernier lieu d’inhumation. Ces différences sont aussi marquées selon le statut du défunt, qu’il soit enfant ou adulte, fortuné ou non.
En Guadeloupe, l’éruption de la Soufrière, en 1976, entraîna deux Creusois dans la tourmente scientifique et médiatique. C’est le sujet abordé par Patrick Léger. L’activité volcanique sur le volcan de la Soufrière en 1976 fut une menace pour la population et, sur la demande du professeur Brousse, dont l’épouse était creusoise, plusieurs milliers de personnes furent évacuées. Il s’ensuivit une grande polémique entre la plupart des volcanologues et scientifiques français, notamment Claude Allègre, et l’équipe d’un des plus connus volcanologues de l’époque, Haroun Tazieff, partisan de ne pas déplacer la population. Cette querelle scientifique eut aussi un grand retentissement médiatique.
Séance du 19 mai 2018
Salle de la mairie de Guéret
Gaëtan Bouclet présente les éléments relatifs à la présence d’un filon d’antimoine dans la commune de Mérinchal, filon exploité à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Patrick Léger évoque la possibilité d’un chemin commercial à la fin du Néolithique, chemin lié à la diffusion du silex pressignien entre les bassins d’affluents de la Loire et de la Garonne, ce qui justifierait la présence de la fortification des Mureaux commune de Saint-Georges-Nigremont et le mégalithisme dans les environs de Mérinchal.
Pierre Ganne fait l’inventaire des sites archéologiques aux origines de Mérinchal, du Néolithique à la période médiévale, et indique que le manque de prospections explique le faible nombre de sites connus dans la commune.
Noëlle Bertrand présente les modillons des églises des environs de Mérinchal et tente d’en faire le classement, tant du point de vue typologique que chronologique.
Pour Daniel Dayen, la création de la commune de la Villeneuve aux dépens de Basville a une origine lointaine : l’importance du relais de poste, transféré de Crocq en raison de la modification de l’itinéraire de la route reliant Clermont à Limoges, entraînant la création d’une brigade de gendarmerie.
Josiane Garnotel évoque la personnalité d’Ernest Sourioux (1895- 1944), notable rural, officier de réserve, député agrarien de la Creuse en 1939, président départemental de la Légion française des combattants et des volontaires de la Révolution nationale, arrêté par la Gestapo en janvier 1944 et mort en déportation le 20 mai 1944.
Séance du 8 septembre 2018
Salle de Braconne à Guéret
Jérôme Yvernault : « Le pigeon colombin dans la Creuse, biologie de l’espèce et méthodologie de suivi » : Le pigeon colombin, appelé localement « le p’tit bleu », est souvent méconnu, voire ignoré. Cette séance permettra de mieux connaître l’écologie de cette espèce cavicole et discrète et peut-être de contribuer à sa protection.
Michel Thébault : « Les Creusois dans le Maîtron des fusillés ». L’auteur présente le Dictionnaire biographique. Fusillés, guillotinés, exécutés, massacrés, 1940-1944 (consultable sur le site maitron-en-ligne.univ-paris1.fr Il détaille la méthodologie, le corpus, les balisages internes, l’état du travail sur la Creuse.
Christophe Moreigne : « Les cinq dernières années d’Eugène Alluaud ». Quand Eugène Alluaud expose à Limoges en novembre 1945 Le Populaire présente ainsi l’artiste : « Le maître Eugène Alluaud, qui fut l’ami et le conseiller de tant de peintres célèbres et qui a traduit en d’admirables toiles les beautés de Crozant et de tout le Limousin... ». S’il est question de lui au passé, il présente pourtant au même moment des toiles au Salon d’automne à Paris ; son nom est mentionné dans un compte rendu du journal Le Monde sur ce Salon. Une des dernières œuvres d’Alluaud représente un quartier de Guéret peint à cette époque. Elle est à l’origine de la communication de Christophe Moreigne. Ce petit tableau a été réalisé en témoignage d’amitié chez un ami guéretois amoureux des œuvres du maître. Alluaud, ami de Maurice Rollinat, homme-orchestre et symbole de l’École de Crozant depuis le début du siècle, est alors un homme en plein désarroi et qui rentre dans l’hiver de sa vie. Il a été empêché d’assister à la réinstallation à Crozant du buste de son ami Guillaumin, buste qui avait été installé à son initiative 15 ans auparavant. Il meurt dans l’indifférence en juillet 1947. Il s’agira d’expliquer ce silence et la grande solitude des dernières années du grand coloriste et amoureux fidèle de la vallée de la Creuse.
Séance du 17 novembre 2018
Salle du centre MGEN de Sainte-Feyre
Anne-Marie Béhague présente la « maison des saints » à Évaux-les-Bains. En 1862, Anselme Simonnet, vicaire à Notre-Dame de Paris, mais originaire d’Évaux achète cette maison et en modifie la façade pour y incorporer des statues provenant de Notre-Dame alors en pleine restauration par Viollet-le-Duc. L’abbé Simonnet et Hélène Rouget, sa gouvernante, partagent leurs séjours entre Évaux et Paris. La maison, vendue par l’abbé peu de temps avant sa mort en 1887, est rachetée par Hélène Rouget, devenue rentière, qui la revend en viager à l’entrepreneur Jean Nore.
« Des cours complémentaires aux collèges », c’est le sujet évoqué par Daniel Dayen. La réforme Capelle-Fouchet en créant les collèges d’enseignement secondaire puis la réforme Haby en instituant le « collège unique » ont mis fin à la dualité primaire-secondaire. Auparavant cependant, après l’école élémentaire, les enfants des familles modestes pouvaient continuer leurs études dans les écoles primaires supérieures ou, plus facilement, dans les cours complémentaires. Bénévent, Guéret, Boussac, Parsac et Fursac eurent leur C.C. avant 1940. Devenus en 1960 collèges d’enseignement général, ces établissements étaient au nombre de 17 à la fin des années 1960. La croissance des effectifs avaient obligé au recours de préfabriqués, avant la construction d’établissements indépendants des écoles communales auxquelles ils avaient été primitivement annexés.
« Le légendaire creusois » : en séparant les contes des légendes et en éliminant les légendes communes à plusieurs régions de France, Noëlle Bertrand s’est attachée à retrouver des légendes spécifiques à notre département et à ses marges.
7-9 décembre 2018
Exposition Roudaire
et journées de la géologie
Le vendredi 7 décembre, à 18 heures, a été inaugurée l’exposition consacrée au colonel Roudaire et à son rêve de mer intérieure dans le Sahara. Cette exposition a été organisée par la Bibliothèque multimédia du Grand Guéret à partir de notre documentation d’archives, principalement des photographies réalisées pendant les expéditions de Roudaire dans les chotts sahariens. Notre association a aussi participé au financement et à la réalisation de l’ouvrage publié à cette occasion. Plusieurs conférences accompagnent cette exposition. La première, ce même jour à 20 heures, était présentée par M. Yann Callot, universitaire lyonnais, sur le thème de l’hydrologie des déserts.
Samedi 8 et dimanche 9 décembre, au lycée Pierre Bourdan, se tenait la 24e bourse aux minéraux. Le samedi, à 18 heures, le lycée et la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse procédaient à l’inauguration de la salle de réunion du lycée qui a pris le nom de Roland Pierrot (1935-1998), minéralogiste, ancien président de la Société française de minéralogie et de cristallographie. Deux allocutions ont été prononcées par Éric Cougeaud, proviseur du lycée, et par Patrick Léger, président de la Société, en présence de Mme Renée Pierrot, veuve de ce minéralogiste qui a, entre autres, étudié dans les années 1970, les pierres provenant de la lune et rapportées par plusieurs missions Apollo et Luna.