Séances de 2015
17 janvier 2015
Philippe Loy présente le terrier, daté de 1520, de la seigneurie et baronnie de Peyrusse, aujourd’hui dans la commune de Châtelus-le-Marcheix. Ce document recense les terres qui en dépendent et les droits seigneuriaux qui y sont attachés.
Sylvie Dussot et Patrick Léger évoquent les mariages décrétés par Napoléon Ier à l’occasion de son remariage en 1810. Dans chaque canton, une commission, présidée par le juge de paix et comprenant deux maires et deux curés, devait désigner un militaire retraité et une fille du canton pour qu’ils soient unis par le mariage. Le décret de l’Empereur est du 25 mars, les mariages devant se faire le 22 avril suivant. Quels furent les couples creusois concernés par ce décret ?
Jérôme Aymard clôture cette séance en présentant les élections municipales de 1831, élections qui suivirent la révolution de 1830. Ces élections marquent, dans le département de la Creuse, le commencement de la démocratie même si le système censitaire limite le nombre d’électeurs, que le maire et ses adjoints sont choisis, soit par le préfet pour les petites communes, soit, pour Guéret et Aubusson, par le roi.
21 mars 2015
Michel Manville présente les résultats des analyses permettant d’obtenir des datations absolues de sites creusois et éléments de datations pour les origines de Guéret.
Christophe Moreigne décrit « Le rôle de Camille Barrère (ex-assistant de Martin Nadaud préfet de la Creuse), ambassadeur de France en Italie, dans le renversement d'alliance de l’Italie de mai 1915 ». Camille Barrère (1851-1940) est issu d’une famille républicaine exilée en Angleterre suite au coup d’État de 1851 et qui était très proche de Martin Nadaud. À 19 ans, en septembre 1870, Camille est son principal collaborateur à la préfecture de la Creuse. Il participe à la Commune et se réfugie à Londres où il est remarqué pour ses talents de journaliste spécialiste des questions internationales. Revenu en France en 1878, il devient au journal La République française l’un des principaux collaborateurs de Gambetta qui en fait un diplomate. Ambassadeur à Rome durant 27 ans, Barrère est à l’origine de l’engagement de l’Italie aux côtés des Alliés de la Triple Entente en mai 1915, moment triomphal pour l’ambassadeur et son ministre et ami Delcassé. Cet événement important de l’année 1915 sera analysé au travers d’un document inédit.
Pascale Bugat évoque le rôle qu’ont joué fes femmes creusoises pendant la guerre de 1914-1918.
16 mai 2015
Patrick Léger explique comment, vers 1957, le maire de Saint-Fiel, persuadé d’avoir trouvé une table de dolmen sur le territoire de sa commune, essaya d’en persuader Camille Laborde, puis, à la fin des années 1980 fut érigé, avec des pierres quelconques servant de piliers un pseudo-dolmen.
Damien Fouqué évoque les émaux champlevés du musée de Guéret. Les émaux médiévaux contribuent à la renommée du musée fondé en 1832 à Guéret par la Société des sciences de la Creuse. La confrontation et l’examen attentif des différentes sources (inventaires du musée, procès-verbaux des séances de la Société, archives manuscrites...) ont permis de reconstituer l’historique des acquisitions et, pour la plupart des objets, leur provenance antérieure. Il en résulte que la production des ateliers établis à Limoges a, dès l’origine, reçu un accueil favorable sur les territoires voisins correspondant à l’actuel département de la Creuse et que ce succès s’est maintenu durant les deux siècles environ qu’a duré leur activité.
Marion Denis présente sa thèse Accueil et représentations des étrangers en Limousin : le cas de la Creuse (1815-1945), soutenue à Paris 1 Sorbonne à la fin de l’année 2013.
18 juillet 2015
Daniel Dayen, après avoir dit quelques mots sur l’ancien canton révolutionnaire de Saint-Germain Beaupré, s’attache à montrer les circonstances de la disparition de la commune de Saint-Étienne-de-Versillat en 1825. Sans bourg, sans église, formée de six sections disséminées et enclavées dans la commune de Saint-Agnant avec laquelle elle était de fait réunie tant sur le plan budgétaire que religieux, Saint-Étienne-de-Versillat avait une configuration bien particulière à laquelle mirent fin les opérations cadastrales. L’ordonnance royale du 9 octobre 1825 n’en attribua cependant qu’une partie à Saint-Agnant, l’autre revenant à Saint-Germain-Beaupré qui s’accrut aussi d’une portion de Saint-Agnant malgré l’opposition de la municipalité.
Michel Manville présente quelques aspects patrimoniaux de la commune de Saint-Germain-Beaupré.
Alain Malberg et Noëlle Bertrand donnent un aperçu de la lignée de la famille Foucauld qui a possédé, pendant cinq siècles, le château de Saint-Germain-Beaupré.
Gérard Gouyet présente deux objets découverts en prospection par M. Pasty sur le site des Buis, commune de Lafat, et qui datent de la période gallo-romaine. Il s’agit d’un dupondius en bronze à l’effigie de Faustine et d’un fragment en terre blanche de l’arrière d’une statuette de déesse mère assise sur un fauteuil en osier. Ces statuettes étaient produites dans un atelier situé dans l’actuelle commune de Toulon-sur-Allier.
Patrick Léger présente « Le camp de César », situé près du village de La Ligne, commune de Lafat. Ce camp a été peu étudié. Signalé une première fois par Jean-François Bonnafoux dans ses manuscrits, il est décrit par l’archiviste Auguste Bosvieux dans ses carnets puis par le docteur Janicaud dans ses fichiers. Le pharmacien de Dun-le-Palestel, Eugène Genevoix, en fera une description avec le dessin de deux culots d’amphores trouvés dans les fossés. Ian Ralstom le signale dans sa thèse et dans sa publication de 19924 et se demande s’il s’agit bien d’un Viereckschanze. Des photographies aériennes récentes permettent de retrouver une structure plus complexe : une enceinte presque carrée incluse dans un rectangle. Il s’agit par conséquent d’une ferme gauloise du 1er siècle avant notre ère.
15 septembre 2015
M. Serge Nénert présente une communication de géologie relative aux gisements d’étain dans le département de la Creuse. Exploités dès l’âge du Bronze, ces gisements ne sont pas encore tous répertoriés et l’auteur de la communication montre des échantillons de minerai afin que les sociétaires présents puissent reconnaître de nouveaux gisements.
M. Raymond Guillot, après plusieurs années de recherche des témoignages de terrain, présente les événements qui ont marqué les derniers mois du maquis de La Souterraine en 1944.
Marie-Françoise Clergeau et Marie-Jeanne Grosset-Clergeau, en s’accompagnant de nombreuses illustrations, évoquent la personnalité et l’oeuvre de leur père, le professeur et artiste peintre Auguste Clergeau (Nantes 1898-Guéret 1967).
21 novembre 2015
Sébastien Bur, conservateur de la Réserve nationale, présente l’état des recherches concernant les plantes patrimoniales de l’étang de Landes, dont certaines en voie d’extinction ou qui étaient considérées comme disparues. Son exposé montre la fragilité des biotopes notamment dans les zones humides.
Florian Baret présente les résultats des prospections géophysiques conduites sur le site des Montceaux (commune de Ladapeyre). Alors que les prospections de terrain, notamment celles de Gérard Gouyet, semblaient indiquer la présence d’un vicus, ses propres travaux indiquent plutôt la présence d’une très grande villa avec fanum octogonal associé.
Pierre M. Ganne, avec la collaboration de Marc Nénot et de Pierre Rigaud, expose les résultats des recherches menées pour retrouver la borne armoriée de Lioux-les-Monges (Creuse). Signalée au XIXe siècle, mais non localisée ni décrite précisément, cette borne armoriée se trouvait aux confins des communes creusoises de Mérinchal et de Lioux-les-Monges. C’est dans cette dernière commune qu’elle a été retrouvée, dans un état de conservation remarquable, dû sans doute à son isolement dans un bois appelé des Voriges. Il s’agit d’un bloc monolithe de granite, haut de plus d’un mètre hors sol, orné sur chaque face d’un blason taillé en réserve. D’un côté figure trois fleurs de lys, de l’autre trois étoiles accompagnées d’un croissant et surmontées d’une couronne. Si cette borne n’a pas été déplacée, il reste à expliquer sa présence à cet endroit. Un rapprochement paraît toutefois possible avec une autre borne armoriée de facture similaire dans la commune limitrophe de Sermur. Ces vestiges insignes de débornement remontent au plus tôt à la seconde moitié du XVIIe siècle, au plus tard à la première moitié du XVIIIe siècle.
Les statues de la Creuse envoyées à la refonte en 1942-1943 sont le sujet de l’étude de Daniel Dayen. Sur la pression du commandement militaire allemand en France,
le gouvernement de Vichy promulgua la loi du 11 octobre 1941 qui prescrivait l’envoi à la refonte des statues et monuments de métaux cuivreux érigés dans les lieux publics. Cependant pouvaient être conservés les bronzes ayant un caractère artistique reconnu et les représentations des grands hommes (du moins ceux qu’honorait le gouvernement d’alors). Une commission départementale devait se prononcer. Sur 12 sujets examinés, celle de la Creuse proposa d’en faire enlever seulement six. Mais la commission nationale y ajouta les six autres. Trois bustes cependant furent sauvés : ceux de Rollinat et de Guillaumin, les habitants ayant fourni un poids de métal équivalent, avant de les cacher par mesure de précaution, et celui de Pierre d’Aubusson, retrouvé intact en 1945.