Séances de 1978

21 janvier 1978

Pas de communication.

 

18 mars 1978

ARCHEOLOGIE

— M. Calinaud a envoyé une note sur le site lithique de Chassagnas au lieu dit « Le doux » (commune de Royère) sur la rive est du lac de Vassivière où ont été trouvés de nombreux silex de dimensions moyennes et des microlithes (tronçons de lamelles, éclats), un galet ovale en granit, un peson en poterie brun-rouge et quelques tessons de tuiles gallo-romaines.

HISTOIRE

— Mme Louradour présente une sorte de cartulaire des Célestins des Ternes d’après des archives de différentes familles, notamment celles de M. Desjobert de Prahas et qui comporte des actes de fondation de Roger Le Fort, des bulles de plusieurs papes, des diplômes royaux précisant certains 'privilèges accordés aux religieux, des fondations pieuses dont le motif consistait principalement dans la crainte de la mort et le repos de l’âme du donateur, des accords, tractations, échanges, procédures... Il permet, en outre, de relever les 'patronymes des familles nobles et paysannes ayant eu des rapports avec les religieux et le nom de nombreuses paroisses, villages, tènements qui acquittaient des droits.

— M. Marcelot donne lecture du procès-verbal de la fête du 14 Juillet, célébrée à Guéret le 25 messidor an XI, qui décrit le temple de la paix élevé sur le perron de la préfecture, la place avec les arbres plantés spécialement et les sièges de gazon, les guirlandes de fleurs, les gradins ornés de tapisserie et qui mentionne les discours, prononcés ,par le .préfet, et la joie populaire : symphonie dirigée par M. Tourniol, chants, danses. Il présente la photocopie du croquis représentant le lieu des réjouissances.

— M. Broilliard lit et commente un texte de M. Chandelier sur Marc-Antoine Huguet, évêque constitutionnel de la Creuse. Né en Auvergne d’une famille comportant des ecclésiastiques et des notaires, il est orphelin de bonne heure. Il fut ordonné prêtre en 1782 par l’intermédiaire de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, nommé à Bourganeuf où il devint président du Directoire. Elu évêque de la Creuse en 1791, Marc-Antoine Huguet, prêtre schismatique, évêque constitutionnel, fut un entraîneur d’hommes, tenace, épris de liberté, un témoin particulièrement représentatif de son temps qui tint un rôle actif et peu commun sous la Révolution.

— M. Urien commente quelques documents sur Martin Nadaud (1848) et donne lecture de la profession de foi de celui-ci aux citoyens du département de la Creuse. Ce texte rédigé à Paris, soumis à l’approbation de Cabet et de ses amis et publié à leurs frais est très net en ce qui concerne le droit à l'instruction, les réformes fiscales, les garanties de la liberté individuelle et la liberté de la presse. U est un républicain satisfait lorsque la IH* République triomphe et que le suffrage universel s’appuie sur le développement de l’instruction des masses, sur les libertés de la presse, de réunion et d’association.

— M. Chatreix remet aux Archives Départementales quelques papiers Valadeau se rapportant, les uns à la ferme des dîmes de Saint-Fiel consentie par les chanoines du chapitre de La Chapelle-Taillefert (1675) ; les autres aux seigneuries de Stiargnes (paroisse de Saint-Chabrais), de Bonnavaud, Vaumoins, Les Barils, Glény (paroisse de Glénic).

HISTOIRE DE L'ART

— Le colonel Laporte signale la vente de plusieurs tapisseries d’Aubusson à Versailles.

 

20 mai 1978

— M. Desbordes présente son étude accompagnée de diapositives sur les origines de la vie urbaine en Creuse. Une telle étude comporte des recherches bibliographiques, topographiques (le village est toujours juché sur un replat à l’abri du vent ou sur un éperon rocheux dans un intérêt stratégique), toponymiques (certains noms indiquant un peuplement d’origine antique), hagiographiques (certains saints étant vénérés à une époque déterminée) et des recherches se rapportant aux vieux réseaux routiers (routes à longues distances et courtes mais rayonnantes).

— M. Rouchon donne lecture de son étude sur le démembrement des biens de Fernoël et ses incidences en Haute-Marche et en Combraille. Sont évoqués les événements politiques et sociaux de 1789, la fermeture de l’église, la clandestinité des offices religieux, la suppression des droits féodaux, la vente des domaines, le partage des biens, l’état rudimentaire de l’outillage agricole. Dès 1800 la population croît ; la mortalité infantile diminue, le nombre des familles augmente. Au XXe siècle, l’habitat se disperse ; l’émigration est importante (peigneurs de chanvre en été et maçons en hiver) ; les contacts humains prennent une grande dimension ; la technique agricole évolue grâce au chemin de fer ; l’élevage prend de l’importance. Enfin, le village actuel apparaît avec le regroupement des propriétés, l’octroi par l’Etat de subventions, les conseils des ingénieurs agronomes et les ressources supplémentaires qu’apportent les gîtes ruraux et les aménagements collectifs

— M. Bouyet signale au lieu dit Chabannes (Saint-Sulpice-le-Dunois), parcelle 151, BE, la découverte d’un souterrain et d’une meule à bras en granit (gros grain de mica et de feldspath) dont il présente les croquis.

— M. Marcelot donne lecture du rapport d’Antoine Diannyère sur le département de la Creuse pendant la Révolution de 1789. C’est une étude socio-économique qui souligne les maux dont souffre le département et propose des solutions. Ce rapport est un recensement du .potentiel économique du département et un exposé de solutions pour remédier aux maux dont souffrait chaque corps de métier.

— M. Pérouas présente un registre de visites pastorales de 1702 (évêché de Tulle) qui intéresse cinquante-huit paroisses creusoises.

 

16 septembre 1978

ARCHEOLOGIE

— Mme Chaix décrit deux coffres de sépultures gallo-romaines découverts il y a quelques années par M. Martin à Chaux (commune de Peyrat-la-Nonière), au lieu dit « Champ de La Chassagne », n" 54 B.I. Un troisième ossarium, encore enfoui dans la terre, présente un couvercle â quatre pentes, en granit, avec trois cercles concentriques. Elle signale, d'autre part, la découverte par M. Rougier, à La Lune, commune d’Aubusson, dans les bois de La Villatte, de deux haches en pierre polie (long. 0,185 m, larg. 0,05 m et 0,01 m, poids 0,475 kg ; — long. 0,09 m, larg. 0,05 et 0,03 m, poids 0,168 kg).

— M. Chatreix présente, de la part de M. René Gaffoux, à La Souterraine, des éclats de silex et une pointe de flèche trouvés dans sa terre dite de l’Affût (numéros 193 et 194, Bl).

— MM. Chanton, Crédot et Dominique ont envoyé une note sur la découverte d’objets typiques du néolithique et du chalcolithique, faite à Saint-Pierre-de-Fursac, autour du village de Montoys (des lames du Grand-Pressigny, des grattoirs sur éclats, des fragments de lames retouchées, des pointes de flèches à pédoncules et à ailerons) ; à Saint-Maurice-la-Souterraine, près du village de Balenton (une hache en amphibolite, un fragment de poignard en silex, des burins, des perçoirs).

HISTOIRE DE L’ART

— M. Roth donne lecture de son étude : Pèlerins, reliques et iconographie de saint Gilles dans le diocèse de Limoges {XVe-XVIe siècles), accompagnée de diapositives.

HISTOIRE

— M. Chatreix remet aux Archives Départementales plusieurs documents provenant des papiers Valadeau ; le dénombrement de la baronnie de Malval (1733), la prise de possession d’un pâtural à Saint-Victor (1735), un état de la population et du budget de Naillat (1843), un extrait du terrier du Theix, commune de Chéniers (1609).

— M. Marcelot parle d’Etienne Delesgue, notaire et marchand de bestiaux à Saint-Sébastien. Le Comité révolutionnaire (1793), pour des motifs futiles, le déclare suspect, astreint à résidence et le consigne chez lui.

 

18 novembre 1978

ARCHEOLOGIE

— MM. Crédot et Dominique rendent compte des fouilles effectuées aux dolmens de Mourioux, à Crouzet-Pierre, dans une terre appartenant à M. Jabouille. Le plus petit, seul, est entouré d’un tumulus pillé plusieurs fois, et repose sur trois piliers. Le second, ruiné depuis 1864, avait six piliers ; trois seulement restent en place. Leurs chambres sont trapézoïdales. Le mobilier chalcolithique, pauvre, comporte des fragments de lame du Grand-Pressigny, des éclats de jaspe, des débris osseux, des .tessons de céramique noire indatables. La tradition veut qu’il y ait eu un troisième dolmen qui serait représenté par une grosse pierre et deux plus petites gisant dans l’herbe.

— M. Picard signale à Saint-Pierre-de-Fursac, au village de Montoys, dans une dépression de terrain, un tumulus (diamètre : 8 m.), recouvert de terre, des céramiques de l’Age du fer, deux vases, l’un contenant des ossements, le second renversé recouvrant le premier. De forme très rare, peu usitée en Limousin, ils sont recouverts d’une engobe noire et présentent des dessins géométriques graphités blancs. Le tumulus, de datation incertaine, renfermait aussi un fragment de poignard (Grand Pressigny) assez épais.

— M. Chatreix présente une pointe de lance très oxydée, trouvée à 0,50 m de profondeur, par M. Navarre, place de la Gare à La Souterraine, dans le jardin de M. Goubet (n° 91 B.K.).

HISTOIRE

— M. L. Pérouas parie des confréries de pénitents d’Aubusson. La carte des confréries de pénitents en Limousin, au début du XVIIe siècle, montre que Felletin en est la ville pilote pour la Haute-Marche. Ensuite, seront créées celles de Guéret et de ses alentours ; plus tard, celles de la région de Bourganeuf subissant l’influence de limoges.

— M. Chatreix lit le relevé fait par Mme Bernard, dans des registres paroissiaux, de maçons creusois ayant vécu au XVIe siècle, en Indre-et-Loire.

— M. Pottier montre Dun à l'époque révolutionnaire.

— M. Calinaud a envoyé la suite de ses recherches sur l'histoire de la châtellenie médiévale de Courson, qui examine l’étendue et lés limites de cette châtellenie, les fiefs qui la composent, les caractères de la mouvance, les divisions religieuses, les dialectes, la formation du Coursonneix, les seigneurs, leur décadence et leur extinction. Le Coursornneix est né au IXe siècle de la reconstruction carolingienne opérée sur les soubassements gallo-romains. Fin IXe siècle, sous la terreur des Normands, la butte de Courson est fortifiée ; l’expansion agraire réoccupe les terrains abandonnés ; les seigneurs de Courson rejettent la domination aubussonnaise et s’érigent en châtellenie indépendante. Au XIIe siècle, ils connaissent leur apogée. Au XIIIe, ils sont dépouillés de leurs biens. Vers 1500, leur fief est vendu aux Aubusson. De nouveaux châtelains connaîtront, à leur tour, leurs heures de gloire et la chute.

— M. Urien rend compte de l’étude de M. Bourderionnet sur La famille Furgaud du Fôt. Cette généalogie, quasi exhaustive, d’une famille très importante d’Aubusson sous l’Ancien Régime montre, l’émulation qui existait parmi l’ancienne bourgeoisie pour accéder à une certaine noblesse, celle du barreau, de l’Eglise ou terrienne, l’adjonction d’une particule au nom de famille, l’aspiration aux honneurs, le titre et les fonctions des descendants des Furgaud, leurs rentes. Elle est d’un grand intérêt pour l’histoire d’Aubusson aux XVIIe et XVIIIe siècles.