Prochaine séance
Samedi 18 novembre 2023, Guéret, grande salle de l'hôtel de ville, 15h
- « Étude d'une tapisserie de la collection Jorrand, conservée au château de Villemonteix », par Valentin Chanudet-Prudhomme
Dans Le courrier du Centre du 15 août 1927, Antoine Jorrand (1869-1933), cartonnier et propriétaire d’une importante manufacture de tapisseries à Aubusson, affirmait : « Les plus belles tapisseries que je connais sont celles de la Couronne d’Espagne datant de Charles Quint ». En disant cela, il pensait certainement à sa tapisserie favorite, que nous avons précisément choisie comme sujet pour ce propos. D’abord attribuée aux manufactures des Flandres puis à celle de Ferrare en Italie, nos recherches nous portent désormais vers les manufactures de Madrid et de Salamanque de la fin du XVIe siècle. Le patronage du roi Philippe II d’Espagne et l’installation de lissiers flamands, qui ont diffusé leur savoir-faire technique, ont porté la production lissière de ces deux cités à son apogée. Elles fournissaient les grandes familles en tissages d'une typologie particulière, à laquelle appartient notre sujet : les tapisseries héraldiques, appelées reposteros. Malheureusement, ces œuvres ont souvent été attribuées aux ateliers flamands et sont aujourd’hui confondues avec les créations du nord de l'Europe. La tapisserie d’Antoine Jorrand revêt dès lors un intérêt singulier puisqu’elle constitue une clé de lecture dont les motifs ornementaux sont autant de critères stylistiques permettant d’appréhender une production aujourd’hui méconnue.
Valentin Chanudet-Prudhomme est diplômé de l’École du Louvre en Histoire de l’Art, en Droit-Science Politique à Paris X et a obtenu deux masters d’Histoire de l'Art à La Sorbonne. La tapisserie d'Antoine Jorrand était le sujet de son premier mémoire de master. Le sujet pour son second mémoire était « La manufacture royale des tapisseries de Naples au XVIIIe siècle : une production au cœur des échanges européens ». Pour mener à bien ce sujet, La Sorbonne a accepté de le laisser aller un an à Rome d’où il est revenu en juin. Ainsi, il a pu librement se déplacer entre Naples et Rome (les tapisseries tissées à Naples sont aujourd’hui conservées au palais du Quirinal). En parallèle, il a participé au programme d’assistant de langue française à l’étranger : le ministère italien l’a nommé « prof di madrelingua » dans un lycée au nord de Rome.
- « François Binet, une ascension fulgurante, un destin brisé », par Jean-Michel Pinton
François Binet, ancien ministre de l’agriculture et sénateur de la Creuse, est décédé à l’âge de 50 ans en 1930. Surpris que cet illustre Bonnachon soit complètement tombé dans l’oubli et que ni une rue, ni même un bâtiment ne porte son nom, Jean-Michel Pinton évoque l'ascension fulgurante et le destin brisé de François Binet.
Titulaire d’une licence en droit privé de la faculté de droit de Poitiers et d’un diplôme supérieur de droit privé de la faculté de droit de Paris, Jean-Michel Pinton a été assistant de droit privé à la faculté de droit de Limoges et chargé d’enseignement. Il a été notaire à Bonnat de 1975 à 2012.
- « Un sarcophage en plomb au contenu inattendu trouvé à Bussière-Nouvelle », par Germaine Depierre et Denis Bouquin
À la suite d’un diagnostic archéologique à Bussière-Nouvelle, sur la place de l’église Sainte-Madeleine, un sarcophage en plomb a été mis au jour. Ce type de structure est assez rare, mais celles qui ont été trouvées en France, ces 20 dernières années, ont livré des sujets du XVIe au XVIIe siècle. Mais la réalité s’est avérée ici très différente. Le défunt est décédé à la fin du XIXe siècle, ce qui nous pose beaucoup de questions. Nous vous proposons de vous faire suivre le cheminement de notre travail de la découverte du sarcophage jusqu’au prélèvement des os.
Germaine Depierre est technicienne de recherche au Ministère de la Culture, détachée au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à Dijon. Elle enseigne l’ostéologie humaine et les pratiques funéraires à l’Université de Bourgogne Franche-Comté. Responsable d’études sur les pratiques funéraires et l’ostéobiologie des populations du passé à travers l’étude de leurs sépultures, elle a développé des recherches fondamentales sur les crémations qui abordent à la fois les pratiques actuelles et celles du passé.
Denis Bouquin est archéo-anthropologue, attaché de conservation de patrimoine au service archéologie de la Communauté Urbaine du Grand Reims (Marne) et chercheur associé à l'UMR 6298 Archéologie, Terre, Histoire et Sociétés (ARTEHIS). Il a pour mission de préparer les fouilles et diagnostics archéologiques préventifs à caractère funéraire, gérer les fouilles et procéder à l'étude des populations du passé tant d'un point de vue de l'étude ostéologique que des pratiques funéraires. Il s'intéresse particulièrement à l'articulation entre sciences médico-légales et archéologie dans le cadre des pratiques funéraires. Cette thématique de recherche s'est concrétisée sous la forme d'une thèse de doctorat en co-tutelle internationale entre l'Université de Bourgogne-Franche-Comté et l'Université Libre de Bruxelles et intitulée : Décomposition du cadavre et pratiques funéraires des populations du passé. Confrontation des données médico-légales et archéologiques soutenue en 2019. Dans ce travail il a notamment démontré l’intérêt de l'étude des sépultures récentes (XIX-XXe siècles) tant dans le cadre de la restitution des pratiques funéraires des populations du passé, que d'un point de vue méthodologique.