Excursion du 7 septembre 2024
Le Périgord vert, Saint-Jean-de-Côle et environs
Ce samedi 7 septembre à 7 heures nous quittons Guéret sous un déluge de pluie. Nous récupérons six personnes à Saint-Maurice-La-Souterraine et toujours sous la pluie, nous prenons la direction de Saint-Jean-de-Côle.
Vers 9h30, nous arrivons à Saint Jean et prenons notre traditionnel en-cas, sous un ciel gris.
Nous nous rendons à l’office du tourisme où nous rencontrons notre guide et nous commençons la visite du village.
Sur la place, notre guide, une dame, nous précise que la Côle est une rivière qui a fréquemment des crues, quelquefois importantes, provoquant de sérieux dégâts. Elle nous signale que nous nous trouvons dans l’un des plus beaux villages de France. Elle nous parle rapidement de l’église et du château, avant de nous conduire au prieuré attenant à l’église, lequel est bordé par la Côle.
Dans le « jardin » du prieuré notre guide nous en dresse l’histoire.
C’est en 1083 que Monseigneur Raynaud de Thiviers, évèque de Périgueux, lance la construction du prieuré et de l’église. Il y établit un chapitre de seize chanoines obéissant à la règle de Saint Augustin. Ce furent ensuite des Génovéfains, chanoines réguliers de Saint-Augustin de la congrégation de Sainte-Geneviève qui occupèrent le prieuré.
La guerre de cent ans et les guerres de religion frappèrent durement le village, en particulier le prieuré et le château.
Le prieuré passera ensuite sous commende, à partir du XVIème siècle. Les revenus entrèrent dans les caisses du châtelain, ce dernier étant le prieur commendataire.
Quand éclata la révolution, il ne restait que trois moines. Les biens furent vendus, dispersés ou détruits et le prieuré subit de nombreuses modifications et détériorations. A ce jour, le prieuré est une propriété privée.
Ce que nous voyons aujourd’hui, est le reste du cloître des XVIème et XVIIème siècle ainsi qu’une partie des bâtiments, qui est habitée par le propriétaire.
Notre guide nous fait remarquer que le sol du jardin ou de la cour a été relevé de 50cm à 1,50m afin d’éviter que les crues de la Côle inondent les bâtiments. Elle nous signale aussi, que dans des temps reculés, l’église du village se trouvait dans un champ de l’autre côté de la Côle ; il n’en reste rien. L’actuelle église paroissiale est l’ancienne église du prieuré.
Nous contournons le prieuré et arrivons au chevet de l’église où nous admirons trois chapiteaux.
Ci-dessous le premier : Daniel dans la fosse aux lions.
Les deux autres représentent Dieu modelant la tête de l’homme et l’Annonciation.
Nous ressortons du prieuré et nous dirigeons vers un très beau pont qui enjambe la Côle. La guide nous recommande de ne pas monter sur ce pont car le sol est composé de galets, particulièrement glissants, en ce jour de pluie. Nous admirons différentes maisons.
Nous nous dirigeons vers la halle accolée à l’église, dont le positionnement interroge. Nous arrivons au côté occidental du chevet où nous remarquons l’emplacement de petites tombes. A cette occasion nous nous rappelons qu’à partir du XIIIème siècle, dans certaines régions de religion catholique, se posait la question du devenir des enfants morts sans baptême ; allaient-ils au Paradis ou pas ?
On déposait donc ces enfants dans des lieux où ils seraient purifiés par l’eau de pluie ou autre, c’étaient des sanctuaires ou des logettes à répit.
Nous entrons dans l’église Saint-Jean-Baptiste.
Cette église a un plan et une forme qui surprennent.
Elle se compose d’un chœur, sous coupole, de 12m de diamètre, avec trois chapelles rayonnantes, pentagonales.
Prenant place sur les chaises, nous écoutons notre guide nous expliquer la construction et les mésaventures de ce bâtiment. Suite à l’originalité de l’édifice, aux désordres de la maçonnerie, la calotte de la coupole s’effondre. Malgré le renforcement des murs, la calotte s’effondrera encore à plusieurs reprises. En 1860, décision est prise de la remplacer par un plancher en bois.
Cette église n’a certainement jamais possédé de nef.
Le chœur comprend un retable, un maître autel et un tabernacle du XVIIe siècle
L’église a récemment été victime d’un incendie ; après restauration il n’en reste que quelques traces.
Nous quittons l’église et nous nous dirigeons vers le Château de la Marthonie.
Ainsi que nous pouvons le remarquer, ce château a certainement été construit sur une ancienne forteresse dont quelques pierres de la tour en sont le témoignage. Nous notons aussi la présence de mâchicoulis. Le château a été détruit pendant la guerre de cent ans et a été reconstruit au cours des siècles suivants. N’oublions pas que Saint-Jean-de-Côle fut pillé par les protestants en 1569.
C’est Étienne Mondot de La Marthonie, conseiller au parlement de Bordeaux, qui commencera, à la fin du XVème siècle, la construction du château actuel.
A l’origine, le château était là pour protéger le prieuré et la région de Thiviers.
Perpendiculairement au château, une aile a été ajoutée au XVIIème siècle.
Au rez-de-chaussée, nous admirons une galerie à arcades. Nous pénétrons à l’intérieur du château et utilisons un superbe escalier nous conduisant au premier étage. Le propriétaire restaure et aménage de belles pièces qui pourront accueillir différents événements.
Nous contournons le château par l’arrière et notre guide nous fait remarquer différents éléments d’architecture.
Sous le règne de Louis XIV la terre de la Marthonie fut érigée en marquisat.
A la révolution, le domaine fut vendu comme bien national. Il fut racheté vers 1830 par un comte de Beaumont.
L’actuel propriétaire, monsieur de Beaumont, a hérité de cette demeure d’une tante et depuis il s’efforce de redonner vie et un certain lustre à ce bien. Nous noterons que déjà un Beaumont avait été seigneur du lieu, par mariage, avant la révolution.
Quittant le château nous rejoignons le restaurant «le Saint Jean » à quelques 50 mètres. Nous pouvons admirer quelques maisons à colombage.
Les horaires que nous avions fixés au restaurateur furent respectés. Une fois de plus nous pouvons remercier le personnel pour la qualité du repas et l’efficacité du service.
13h45 nous quittons l’établissement et prenons place dans le car.
Dans Villars, le conducteur nous informe que le car ne peut prendre les virages. Nous sommes donc obligés de rejoindre le château de Puyguilhem en utilisant nos jambes, trois personnes ne pourront le faire. Ce contretemps nous obligera à « accélérer » les visites du château et de la grotte.
Château de Puyguilhem
A l’accueil, nous rencontrons notre guide, un homme passionné et passionnant.
Le château fut élevé vers la fin du XVème siècle.
Il fut inscrit aux monuments historiques en 1880, en 1912 puis pour les abords du château en 1945.
Pierre Mondot de la Marthonie, déjà propriétaire du château de la Marthonie, en fit l’acquisition. Il commença les travaux pour transformer une maison forte en une demeure renaissance qui servirait de « pavillon de chasse ».
Le guide nous fait découvrir les différentes périodes de constructions, médiévales avec des éléments gothiques et renaissance. Il nous invite à contempler les fenêtres à meneaux et les frises ornant la tour.
Nous pénétrons dans le château et nous changeons de guide.
Avec cette dernière, nous admirons le vestibule et empruntons un large et confortable escalier qui nous conduit aux étages.
Nous parcourons de vastes pièces et admirons une remarquable cheminée dans la grande salle. Notre attention est attirée par une belle tapisserie d’Aubusson dans la chambre du seigneur.
Nous continuons notre visite en profitant des commentaires de la guide. Cependant ayant plus de 45mn de retard et étant relancé par le personnel de la grotte, nous sommes obligés d’accélérer et ne pouvons voir les expositions.
Nous rejoignons le car et prenons la direction de la grotte.
La grotte de Villars
A l’accueil, nous sommes séparés en deux groupes. Les guides nous rappellent que les photos sont strictement interdites.
Pendant qu’un groupe se dirige vers l’entrée de la grotte, l’autre profite des documents, de la vidéo et du bar.
La grotte de Villars est la seule grotte du Périgord à cumuler des peintures rupestres et des concrétions.
Sur les 13km de galeries, il n’y a que 500 mètres qui sont ouvertes à la visite. Notre guide nous brosse un rapide historique de la grotte et de sa découverte en 1953.
L’exploration se poursuivra lors des décennies suivantes et des aménagements furent réalisés pour permettre des visites en toute sécurité tout en assurant la protection des peintures et concrétions.
La grotte fut façonnée par une rivière souterraine, il y a quelques 200000 ans.
Les hommes de Cro-Magnon (19000 ans) qui fréquentaient la région (massif du Cluzeau) utilisèrent la grotte et ornèrent les parois de peintures. Nous remarquons la rotonde des chevaux de couleur bleue, nous rencontrons des représentations de bisons, bouquetins et une très rare représentation humaine.
Les peintures sont réalisées à partir de manganèse qui donne une couleur noire. Le bleu est obtenu par le dépôt d’une fine couche de calcite sur les peintures.
Tout au long de la visite, notre guide nous invite à admirer les coulées de calcite, les innombrables stalactites et stalagmites, la profondeur des gouffres ou gours. La finesse de certaines concrétions nous donne l’impression de nous trouver devant des draperies.
Malgré la beauté des éléments nous sommes obligés de quitter ce lieu et de nous diriger vers le car.
Direction Guéret.
A hauteur de Limoges, nous retrouvons un déluge de pluie. Nous arrivons à Saint-Maurice-La-Souterraine où nous déposons six personnes.
Vers 20h15 notre excursion se termine.
Texte et photos : Jean Bétolaud du Colombier