Excursion du 2 septembre 2023

Bourganeuf et Bosmoreau-les-Mines

- 7H30 : Nous quittons Guéret dans un petit car de 35 places.

- 8h : Nous effectuons un arrêt au Grand-Bourg pour prendre six passagers puis nous arrivons vers 8h40 sur le parking du musée du pôle des énergies à Bourganeuf.

Respectant la tradition nous prenons un en-cas en attendant l’ouverture du musée.

Notre groupe se divise en deux afin de faciliter les visites.

Le premier groupe intègre le musée et est accueilli par une guide qui nous présente l’origine du musée en attirant notre attention sur le fait que Bourganeuf fut une des premières villes de France à avoir été électrifiée. À l’origine nous avions du courant continu. Après divers déboires la centrale est éloignée et le courant transporté avec une perte relativement importante.

Nous commençons la visite proprement dite, au premier étage. Cet étage est équipé de nombreuses photos, panneaux explicatifs, maquettes et pièces de machineries. Pendant plus d’une heure notre guide nous commente tout cela en respectant le plus possible l’évolution historique et technique des énergies. Les explications claires permettent aux non initiés de saisir toute la richesse et toute la complexité des différents types d’énergies. Nous terminons cette visite en envisageant les énergies actuelles et à venir. Pour certaines, nous constatons qu’elles existaient déjà aux siècles passés mais que nous ne possédions pas, à l’époque, la technique pour une utilisation importante.

Le second groupe, lui, visite la tour « Zizim ».

Nous sommes accueillis à la porte du syndicat d’initiative par « dame Perrine ». Elle sera notre guide durant toute la visite. Elle a revêtu pour l’occasion des vêtements du XVe siècle.

Nous arrivons au pied de la tour. Pourquoi cette tour ? Pour répondre à cette question il nous faut franchir les mers et nous retrouver au sein de l’empire Ottoman en 1481.

À la suite de l’assassinat de leur père Mahomet II, deux frères se disputent la succession, Bajazet et Djem (Zizim). Battu à plusieurs reprises, Djem se réfugie à Rhodes où il sollicite la protection, l’asile, de Pierre d’Aubusson, grand maître des Hospitaliers. Celui-ci après diverses tractations financières avec Bajazet accepte de conduire et d’héberger Zizim en France. Sous la protection de Pierre d’Aubusson, Djem avec son personnel et son harem remonte la vallée du Rhône. Il séjournera dans différentes commanderies et châteaux avant d’arriver à Boislamy où il résidera 2 ans. Boislamy est un fief des Blanchefort. Guy de Blanchefort grand maître des Hospitaliers qui fera construire, en deux ans, la tour Zizim est un neveu de Pierre d’Aubusson. Djem restera 2 ans dans cette tour, étant semi-prisonnier, avant de rejoindre Rome suite à diverses tractations entre le roi de France et la curie. Cette tour résistera au temps et aux événements étant toujours utilisée, entrepôts, prison...

Zizim occupait le 3e étage.

LA TOUR

De l’extérieur nous pouvons voir les latrines décalées, celles du dessus n’évacuant pas sur celles du dessous. Nous distinguons aussi la porte d’entrée, bouchée, se trouvant à hauteur du 3e étage. Les résidents accédaient à la tour par un pont-levis.

Nous pénétrons dans la tour et nous nous retrouvons dans la cuisine devant une cheminée monumentale. Il n’y a qu’une pièce par niveau, toutes sont identiques.

Devant la quantité de marches (199) pour accéder aux étages, certains préfèrent ne pas se lancer dans l’ascension.

Nous gravissons l’escalier en colimaçon pour visiter chaque étage et nous nous arrêtons en particulier à l’étage des soldats où « dame Perrine » nous demande de rechercher un élément curieux ! Aucun d’entre-nous ne connaissait ce position-nement des latrines

Nous arrivons au dernier étage où nous contemplons la charpente d’époque.

Les deux groupes, après avoir visité la tour et le musée, se rejoignent pour se rendre à l’église Saint-Jean-Baptiste, sous la conduite de notre guide qui a retrouvé ses vêtements du XXIe siècle, redevenant madame Chauvat-Pouget, adjointe au maire de Bourganeuf.

Elle nous brosse un résumé de l’histoire du monument et attire notre attention sur différents éléments d’architecture, sur deux tableaux classés, sans oublier l’imposant baptistère, très récent, qui permet de plonger le futur baptisé dans la cuve.

L’église fut construite par les hospitaliers et des chapelles furent rajoutées au XVe siècle.

Nous admirons les deux tableaux.

Notre guide nous quitte, nous laissant dans les mains d’un organiste, membre de l’association des amis de l’orgue de Bourganeuf. Il nous présente l’orgue (des années 1830) et nous précise les différences entre un orgue allemand et un orgue français, plus spécifiquement au niveau du pédalier. Il nous dit aussi que toutes les musiques ne sont pas jouables sur n’importe quel orgue, chaque instrument est unique. Il nous interprète un morceau, le choral du veilleur de J-S Bach, avant de nous inviter à le suivre auprès de l’orgue, par petits groupes.

Devant et à l’arrière de l’orgue, il nous explique le fonctionnement du soufflet, des tuyaux, des tirants, des claviers et du pédalier. Professeur de musique, passionné et amoureux de son instrument nous fûmes obligés de lui demander de condenser ses explications. Il faut noter que cet orgue possède un positif de dos.

Nous reprenons le car pour rejoindre le restaurant « le bois tordu » à Montboucher où nous dégustons un repas agréable.

Avec un peu de retard, nous nous installons dans le car pour nous rendre à Bosmoreau-les-Mines.

Nous sommes accueillis par Daniel Boueyre, le maire, et une collaboratrice qui vont nous faire visiter le musée de la mine ; nous constituons deux groupes et la visite commence.

Un peu d’histoire : en 1765 découverte du charbon, puis en 1784 l’exploitation commence suite à la concession accordée par le roi Louis XVI.

Nous pouvons découper les périodes d’exploitation comme suit :

- 1784-1850, nombreux changements de propriétaires et exploitation par des mineurs paysans. Les puits ne dépassaient pas 10 mètres de profondeur.

- 1855-1922, Une seule famille devient propriétaire de la concession : des porcelainiers de Limoges. Le puits principal atteint une profondeur de 123m. C’est aussi l’arrivée du train en 1883, de mineurs professionnels, de l’utilisation d’une machine à vapeur. La production est multipliée par 5 et atteint 40 000 tonnes par an. 1922, l’exploitation de la mine s’arrête suite à l’épuisement du puits de Marthe.

- 1942-1958, de nouveaux gisements sont découverts à faible profondeur. La qualité du charbon, un anthracite, est exceptionnelle. 1958 voit la fermeture définitive des mines.

Visite du musée.

Au rez-de-chaussée nous entrons dans une salle de classe des années 1900. Pupitres avec les encriers, porte-plumes, plumes diverses dont la célèbre sergent-major que nous avons utilisée au cours de notre scolarité, tableau noir, cartes et gravures, le guide chant Kasriel. Un poêle à bois avec son long tuyau noir trône au milieu de la classe. Nous remarquons aussi la hauteur des plafonds. Hauteur qui s’explique car cela permettait de positionner les cartes.

Nous montons à l’étage et nous parcourons les pièces où nos guides nous décrivent avec passion la vie à ces époques, les aménagements pour les mineurs, en particulier les « casernes » qui sont les logements ouvriers. Une cuisine a été recréée. Un mannequin sur un tas de charbon nous permet de visualiser l’habillement et les outils des mineurs.

Un tableau, commenté, nous fait connaître le nom des différents directeurs. Des maquettes nous donnent une vision précise des installations. Deux en particulier retiennent notre attention.

La première nous révèle que le directeur vivait à proximité de ses ouvriers et du lieu d’exploitation mais au sein d’un parc important. La seconde nous montre que le parc est réduit à presque rien.

Le temps passe et nous sommes obligés, encore une fois, de limiter la passion de nos guides.

Nous reprenons le car et nous suivons M. Boueyre, notre guide.

Il nous fait découvrir les restes des bâtiments de direction, d’exploitation, de la cheminée. Nous remarquons que le charbon se trouve à quelques centimètres sous nos pieds.

Remerciant monsieur Boueyre nous reprenons le car et nous rentrons à Guéret en déposant nos trois couples au Grand-Bourg.

- 19h25 arrivée à Guéret.

 

Jean Bétolaud du Colombier

Photos Jean Bétolaud du Colombier, Sylvie Dussot et Pierre-Valéry Archassal